jeudi 31 mars 2011

De la légitimité des « Rankings »

Dès 1885, Alexis de Tocqueville nous prévient dans son ouvrage "De la Démocratie en Amérique" que :"...les sociétés démocratiques modernes sont menacées par une dérive tyrannique d'une nature toute nouvelle qui se caractérise par l'uniformisation des conditions et des modes de pensée, par le développement d'une société de masse et par l'émergence concomitante d'un pouvoir central unique."

Ayant assisté dernièrement à une conférence organisée par le Comité National des Conseillers du Commerce Extérieur de la France sur la nécessaire remise en cause du rapport "Doing Business" de la Banque Mondiale, je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement entre les discours tenus par les intervenants et cette citation de Tocqueville.

En effet, l'émergence des "rankings" et des agences de "ratings" doit nous pousser à aller voir au-delà du message officiel de celles-ci, et à aller chercher la portée sous-jacente qu'induisent de tels classement. Bien souvent, la simple analyse des éléments pris en compte pour la notation nous renseigne sur l'esprit global et sur la finalité de ces rapports.

Mais notre rôle ne doit-il pas dépasser la simple analyse et la constatation de notre mise à l'index de l'échiquier économique mondial? Ne devons nous pas aller à l'encontre de ce "pouvoir central unique" et clamer les vertus du modèle de "l'exception française"?

Certains pays luttent pour leurs libertés politiques, ayons au moins la décence de défendre les nôtres.

Antoine Hillion.

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