lundi 25 juin 2012

Interviews de Claude Revel pour son nouveau livre "La France : un pays sous influences ?"

Nous vous signalions récemment la publication et diffusion de chroniques sur le livre "La France : un pays sous influences ?" ainsi qu'une interview de son auteure, Claude Revel, sur Xerfi Canal.

Vous pouvez désormais consulter 2 nouvelles interviews de Claude Revel au sujet de son nouveau livre et des problématiques qu'il soulève.

La première, en vidéo, est disponible sur le site affaires-strategiques.info de l'IRIS (Institut des Relations Stratégiques Internationales) et ci-dessous. La deuxième, réalisée par Jean-Louis Chambon, Président du Cercle Turgot, peut être écoutée sur le site Canal Académie, la chaîne Internet de l'Académie Française.




La France, un pays sous influences ? par IRIS-FRANCE


Autres liens utiles sur le livre "La France : un pays sous influences ?"

Management des Connaissances : lorsque l’entreprise se lie à l’école

Dans un univers de plus en plus compétitif, la guerre des talents fait rage entre les entreprises, chacune voulant dénicher la perle rare, l’intégrer et la former. Garder l’avantage, innover toujours plus nécessite d’avoir dans ses équipes des "jeunes têtes bien faites", mais comment les trouver ?

L’entreprise ne se contente plus de former les jeunes recrues via des méthodes de tutoring, d’écoles internes, de formations, elle rencontre les jeunes étudiants sur les bancs de l’école.
Le 21e siècle est marqué par la rencontre entre les entreprises et les écoles/ universités de l’enseignement supérieur. Les écoles se présentent comme des ponts légitimes vers le monde du travail et les entreprises comme des relais via les périodes toujours plus longues de stage et d’alternance. Les deux parties avaient tout intérêt à travailler ensemble, l’une pour assurer l’employabilité de ses étudiants et l’autre comme méthode pertinente de sourcing et de communication employeur.

Ainsi chacune gagne à ce partenariat qui peut prendre plusieurs formes : du forum de rencontre aux co-branding de Master en passant par les jurys de sélection.
Chacun élabore sa stratégie et noue des relations choisies. Mêmes les universités s'investissent avec l'apparition d'intranets pour la diffusion d'offres et d'interlocuteurs dédiés à la "Relation Entreprise".

L’exemple le plus connu est le partenariat crée en 1991 entre l’immense LVMH et l'école de commerce ESSEC afin de former les futurs managers de l’univers du luxe. Ce Msc propose un savant mélange de théorie, mises en situation et visites de sites… les étudiants profitent ainsi d’une vision « inside » et opérationnelle du secteur du luxe et de ses exigences.
Cette démarche implique les managers de LVMH qui accueillent forment et partagent leur savoir avec les jeunes talents. Mais LVMH jouit surtout de l’immense privilège de sélectionner et former en amont ses futurs managers. Ce format de « co branding » est un engagement mutuel : l’école fournit une formation de qualité, débouchant sur des emplois et l’entreprise peut dénicher des nouveaux talents et les former avant de les intégrer tout en communiquant de façon positive et attractive sur sa "Marque Employeur". Ce n’est pas par hasard si LVMH apparaît aujourd’hui comme l’un des employeurs les plus attractifs pour les étudiants d’école de commerce et d’universités françaises.

SKEMA est tout aussi innovant avec la création en juin 2010 d'une chaire "Microsoft" extrêmement riche, avec un pan "enseignement et recherche" dont la portée est essentiellement pédagogique, mais aussi un soutien technologique aux initiatives entrepreneuriales et enfin des opportunités de carrières.

Il apparait clairement que ce type de "mariage" n'est possible que si l'entreprise et l'école partagent les mêmes valeur et une même stratégie de partenariat. Les RH ont compris la place primordiale de l’enseignement supérieur et l’utilité de se lier aux écoles afin d’anticiper des recrutements et de ne pas subir les flots de talents mais de les gérer. Nous pouvons aisément parler de Knowledge Management lorsqu’une entreprise invite ses experts à intervenir auprès des étudiants à partager leurs connaissances, les faisant ambassadeur et dénicheur de talents.

L’apprentissage, douce alliance de théorique et de pratique occupe désormais les esprits des entreprises, pour le plus grand plaisir des étudiants.

Veille Image et Marque Employeur

Une entreprise n’est plus uniquement le produit qu’elle délivre, le service qu’elle offre… elle est aussi employeur. Cette dualité dans l’entreprise entre son activité et son rôle d’employeur doit être connue et gérée.

La "marque employeur" est un concept importé des USA par Didier Pitelet, il y a maintenant 10 ans. Celui-ci est maintenant incontournable pour les grandes entreprises désireuses d’attirer les meilleurs talents et de les fidéliser. En effet, l’image employeur a toujours existé, de façon plus ou moins formalisée et contrôlée. L’émergence d’Internet et la force des réseaux sociaux combiné à l'apparition génération Y a poussé l’image vers la marque c’est-à-dire vers la formalisation. En effet la transparence des avis, l’identité numérique font de chaque client, stagiaire, salarié, ex-salarié, prestataire un ambassadeur de la Marque. Ils impriment l'identité et la réputation de l’employeur.

La génération Y, génération zappeuse, avide de singularité et exigeante a bousculé les habitudes de l’univers du travail. L’entreprise ne fait plus la carrière, l’individu se prend en main et construit son parcours… ainsi il choisit avec soin l’employeur qu’il souhaite faire figurer sur son cv, les entreprises dans lesquelles il souhaite s’investir, donner son temps et son énergie.
Nous avons assisté à un double phénomène : une guerre des talents couplée à une grande exposition et visibilité sur le net.

Mais qu’est-ce qu’une Marque Employeur ? C’est envisager et juger l’entreprise non pas sur son activité (prestation de service, produit…)  mais sur sa qualité en tant qu’employeur. Une entreprise, en plus de son activité principale doit apparaitre comme un employeur respectueux de ses salariés mais aussi de la société, faisant du lieu de travail un lieu de développement de soi… La Marque Employeur c’est une promesse que l’on fait aux possibles candidats externes et que l’on s’applique à tenir auprès des salariés en interne.

On comprend bien que la Marque Employeur s’inscrit dans la stratégie de l’entreprise, elle doit être cohérente (avec l’entreprise, son activité, son image de Marque existante) et réelle. En effet, toute différence entre la perception et le vécu sera sanctionnée, une promesse non tenue peut avoir des conséquences très difficiles sur la réputation de l’employeur. Les lieux d’expression comme twitter, facebook et les réseaux sociaux professionnels offrent une caisse de résonnance très rapide et peuvent occasionner des dégâts considérables. Comme le dit Didier Pitelet "La Marque Employeur n'est plus une simple composante de la Marque mais la caution même de la Marque". Tout veilleur doit ainsi intégrer cette notion clé dans ses recherches.

Sur quoi repose une Marque Employeur ? Les grands thèmes : la gestion des RH, le recrutement, les pratiques managériales, l'implication sociétale, la qualité de vie professionnelle, la santé financière, la convivialité, la fierté d’appartenance, les perspectives d’avenir…

Combien juge-t-on une Marque Employeur ?
On mesure l’attractivité d’une entreprise par des classements, reconnus dans le secteur RH et relayés par la presse. Les plus connus sont les Randstad Awards mais aussi Universum Top 100 Ideal Employer ou encore Best Workplaces France.

Par exemple les Randstad Awards réalisent une étude auprès de 12 000 salariés, 220 employeur clés en France autour de 10 facteurs clés. Le classement se base sur l'attractivité relative afin d'éviter le biais dû à la notoriété ou la taille d'un grand groupe. Les résultats reflètent une opinion publique car aucune entreprise ne peut postuler d'elle-même.

Ces classements érigent les sociétés au rang d’employeur de choix : les politiques et la gestion RH donnent un avantage concurrentiel dans le recrutement et la rétention des talents. <

Des exemples de Marque Employeur :
  • Louis Vuitton « make your carreer a beautiful journey » 
  • Danone “a great place to grow” 
  • L’Oréal “more business, more ambiation, more global, more passion…”
En conclusion, la veille image doit intégrer la notion de Marque Employeur dans son scope. Celle-ci ne doit pas être seulement l’affaire du service Ressources Humaines car il s’agit du coeur même de la réputation globale.

Twitter: arme ou hara-kiri politique?

Depuis la campagne présidentielle 2.0 de Barack Obama en 2008 et sa suite en 2012, les réseaux sociaux sont devenus un outil indispensable aux politiciens souhaitant toucher le public le plus large possible.
Simples, rapides et efficaces, ces sites web ou applications pour smartphone sont des instruments de communication "révolutionnaires" qui permettent de transmettre un message ou une idée de manière quasi instantanée et surtout à un public large et facilement ciblé. Facebook, Twitter ou encore Instagram aujourd'hui sont autant de noms qui sont désormais entrés dans le langage courant de nos dirigeants.

L'accès à ces outils web et réseaux sociaux est aisé, tant au niveau de l'inscription (gratuite et rapide) qu'au niveau de leur utilisation intuitive. Pourtant, bien que simplistes voire même parfois superficiels (un message sur Twitter ne peut dépasser les 140 caractères), les réseaux sociaux ont démontré plus d'une fois leur puissance et leur pouvoir médiatique dévastateur.
Vous n'avez certainement pas échappé à la première "bévue" de notre nouvelle première dame de France, Valérie Trierweiler. Deux jours après le premier tour des élections législatives, cette dernière publie sur son Twitter "Courage à Olivier Falorni qui n'a pas démérité, qui se bat aux côtés des rochelais depuis tant d'années dans un engagement désintéressé".

Tweet de Valérie Trierweiler, le 12 juin 2012
Curieux soutien quand on sait que l'adversaire d'Olivier Falorni n'est autre que Ségolène Royal, l'ex-femme de François Hollande.
Seulement quelques minutes après cette publication, la presse s'empare du message et le rediffuse largement sur tous les supports médiatiques existants. Il n'aura finalement fallu qu'une poignée d'heures pour obtenir des réactions des opposants, des soutiens et autres commentaires. Le buzz est très vite engendré et il entraine une tempête médiatique autour des élections de la Rochelle et prend même une tournure d'affaire nationale après le commentaire de François Hollande.
Plutôt efficace pour un message de seulement 24 mots.

A l'issue du deuxième tour, Ségolène Royal échoue face à Olivier Falorni et est persuadée que ce tweet ne l'a pas aidé dans sa campagne (voir article de lci-tf1 : Le tweet de Valérie Trierweiler "n'a pas arrangé les choses")

Cet incident n'est pas le premier et s'ajoute déjà à plusieurs autres scandales du web.
Si le tweet de Cécile Duflot sur la légalisation du cannabis a finalement abouti à une explosion de sa visibilité (voir article de l'atlantico : Le cannabis fait exploser Cécile Duflot en visibilité sur Twitter (mais pas qu'à son avantage)), d'autres se seraient bien passés de cette publicité. Éric Besson a visiblement eu des difficultés à utiliser son Twitter au point de publier des messages plutôt éloquents et personnels (voir article de l'express : Eric Besson publie par erreur un mot doux sur Twitter). Là non plus, le relai ne s'est pas fait attendre, à tel point qu'il a finalement désactivé son compte Twitter (voir article dans le figaro : Eric Besson ferme son compte Twitter).

Espérons seulement que nos dirigeants tireront les leçons de leurs prédécesseurs et ne prendront  plus à la légère des outils aussi puissants que les réseaux sociaux. Ils ont démontré plus d'une fois leur utilité et ont déjà participé au renversement de certains pays. Ils ne sont pas des "place to be" et doivent être gérés sur les conseils de professionnels quand on sait qu'ils sont lu par de nombreuses personnes ou susceptibles d'être relayés.

mardi 19 juin 2012

"La France face aux armes d'influence"

Le 16 juin dernier, Claude Revel était l'invitée de Laurent Faibis dans le cadre de l'émission "Parole d'auteur" de la chaîne Xerfi Canal sur le thème "La France face aux armes d'influence", sujet de son nouveau livre "La France : un pays sous influences ?" paru aux éditions Vuibert.

Vous pouvez visualiser l'intégralité de cette émission (29 min) en cliquant sur l'image ci-dessous :

Claude Revel dans l'émission "parole d'auteur" (source image Xerfi Canal)

En savoir plus sur le livre "La France : un pays sous influences ?" :

La France : un pays sous influences ? Chronique dans Les Echos

Le dernier livre de Claude Revel, "La France : un pays sous influences ?", dont nous annoncions récemment sur ce blog la publication ainsi que l'organisation d'une conférence dédiée le 30 mai dernier, fait aujourd'hui l'objet d'une chronique positive dans le journal les Echos : "[...] Dans un ouvrage très documenté et émaillé d'illustrations, Claude Revel décrypte l'influence dans toutes ses représentations, ses techniques, au travers des relais et des outils qui la diffusent [...] Cet essai, dense, nous éclaire à la fois sur le fonctionnement de l'influence, ses enjeux et ses dérives [...]"(source Natalie Silbert pour Les Echos).

Vous pouvez consulter l'intégralité de la chronique via le lien suivant : "L'influence, nouvel enjeu géopolitique".

Autres liens utiles sur le livre "La France : un pays sous influences ?" :

jeudi 14 juin 2012

Culture d'entreprise et Intelligence Economique


La culture d'entreprise... ce qui fait de l'Intelligence Economique autre chose qu'un accident  organisationnel


En tant qu'étudiant en Intelligence  Economique au sein du Mastère Spécialisé Intelligence Economique et  Management des Connaissances de SKEMA Business School, j'en découvre les diverses facettes au travers de la veille, le cycle de l'information, l'influence, le Knowledge Management, le Risk Management ou encore les problématiques de sécurité et de défense...
 A mi-parcours de mon cursus,  il est un pan qui, à ce stade, reste une interrogation; ce sont les ressorts liés à la mise en place et le déploiement de l'intelligence économique au sein d'une entreprise, et comment arriver à un maillage de ces différentes activités IE.
N'y aurait-il pas un parallèle à faire avec la conception d'André Malraux de la culture lorsqu'il évoquait que "La culture... ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers" pour affirmer que la culture d'entreprise... ce qui fait de l'Intelligence Economique autre chose qu'un accident organisationnel ?

 

Culture d'entreprise, vous avez dit culture d'entreprise?


En effet, en revisitant les différentes définitions de l'Intelligence Economique, nous trouvons bien sûr celle issue du rapport Martre, qualifiant l'Intelligence Economique comme "l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques [...]. Ces actions, au sein de l’entreprise, s’ordonnent autour d’un cycle ininterrompu, générateur d’une vision partagée des objectifs de l’entreprise. » (in Le rapport MARTRE, œuvre collective du Commissariat du Plan intitulée « Intelligence économique et stratégie des entreprises », La Documentation Française, Paris, 1994).
Quid du contexte préalable nécessaire à la mise en place de ces actions et ensuite leur coordination?
Puis vient la définition l'ADBS « L’intelligence économique est constituée par l’ensemble des concepts, des outils, des méthodologies et des pratiques permettant de mettre en relation, de façon pertinente, différentes connaissances et informations dans la perspective de la maîtrise et du développement de la dynamique économique. Cette mise en relation implique en particulier : – une mobilisation des hommes ; – un traitement et une analyse de l’information et de la connaissance orientés vers une finalité opérationnelle ; – une circulation efficace des informations et des connaissances au sein des organisations concernées. » Ici on effleure du doigt que la mise en place de l'intelligence Economique nécessite notamment une "mobilisation des hommes". La question en suspens est donc : comment mobiliser les hommes?
De plus, Gabriel Colletis,  un des trois pères fondateurs de l'AFDIE, fait référence à l'IE comme la "capacité [d'une entreprise] à combiner efficacement les réseaux et compétences extérieures en vue de résoudre un problème productif inédit." Cette capacité ne serait elle pas inscrite dans ce que Christian Laure et Pascal Jouxtel nomment l'ADN de l'entreprise dans l'article Le Cercle Les Echos du 05/062012, ADN : la clé cachée de la réussite stratégique? Ce que nous nommerons aussi sa culture organisationnelle.

Pas d'intelligence économique sans une culture d'entreprise favorable?


Toute entreprise ne serait ainsi pas apte à mettre en place et à déployer un système efficace d'intelligence économique. Il faudrait au préalable qu'elle ait une culture adéquate? J'entends par culture "[ce qui] caractérise l'entreprise et la distingue des autres, dans son apparence et, surtout, dans ses façons de réagir aux situations courantes de la vie de l'entreprise comme traiter avec un marché, définir son standard d'efficacité ou traiter des problèmes de personnel." (Thevenet M.,  in La culture d'entreprise,  PUF, 2010).
Ainsi, Pascal Jouxtel  rappelle qu' "avant tout tournant stratégique, il est important d'identifier quels sont les mythes fondateurs, les codes, les obligations et les interdits en vigueur dans l'organisation. Cela évite que nombre de stratégies de rupture ne tournent en longs déchirements ou, pire, en échecs" (in LesEchos 24/04/2012, Pour préparer le changement, essayer l'introspection).
Du coup, je partage la vision de Jérôme Bondu quand il exprime sa vision du consultant en Intelligence Economique et de le comparer à un médecin: "Le système immunitaire du malade existe mais il est déficient, le médecin vient seulement le renforcer. De même après avoir établi son diagnostic, le consultant en IE vient revivifier la gestion des informations dans l’entreprise, en optimisant sa collecte, son traitement, et sa diffusion. Il n’y a pas de remède miracle. Il faut bien comprendre de quoi souffre l’entreprise pour apporter la bonne solution".
Pour autant, la cause racine pourrait être plus profonde, c'est à dire être liée à l'ADN même de l'entreprise; ADN qui serait incompatible avec la mise en place d'un système IE. Par incompatibilité, il faut comprendre une culture d'entreprise ne privilégiant pas la communication et le partage entre les acteurs, ou encore ne motivant pas les collaborateurs pour obtenir les consensus nécessaires... En effet la culture d'entreprise "entraîne aussi certains côtés négatifs, certaines limites, si elle n'est pas suffisamment prise en compte. C'est le cas d'une culture d'entreprise trop forte, qui peut mener les membres de l'organisation à une myopie envers le marché. Une "culture du succès" pourrait ainsi inhiber certains réflexes de survie et entraîner l'entreprise dans des projets dangereux pour son avenir".
En définitive, il faudrait, avant tout chose, comprendre l'organisation sous les différents angles définis par
M. Thevenet :  "l'ensemble des valeurs partagées, rites, mythes, symboles et [son] histoire" dans le cadre d'une mise en place ou d'un audit d'une IE. C'est en ce sens, qu'A. Poncier suggère d'utiliser le modèle 7S de Mc Kinsey pour évaluer la performance d'une l'IE; modèle dont la grille d'analyse est fondée sur 7 éléments interdépendants : la structure de l'organisation, sa stratégie, ses systèmes (processus), les valeurs partagées, les savoir-faire, les ressources humaines, le style de management.
Et de conclure que le déploiement d'une Intelligence Economique au sein d'une entreprise ne pourra pas se décréter, et ne pourra pas être du clé en main, car les 4 éléments dits soft ou culturels (valeurs partagées, savoir-faire, ressources humaines, style de management) détermineront toute sa spécificité.

Source Wikipedia
 

mercredi 13 juin 2012

Le développement des "smart grid"


Le smartgrid qui signifie réseau de distribution d’électricité intelligent est une technologie utilisant les informations sur le réseau électrique et l’informatique pour améliorer la production, la distribution et la consommation. Cette technologie doit permettre d’optimiser l’offre et la demande entre les producteurs et les consommateurs. A l’aide de capteurs et de systèmes d’analyses, l’énergie est optimisé : en lisant la production, en améliorant la disponibilité des unités de production, en réduisant les pertes en ligne et en permettant la compatibilité des différents réseaux.

La technologie smart grid pourrait rendre plus efficace de 5% le réseau américain dans un premier temps, d’après le Département de l’Energie des Etats-Unis et devrait permettre une économie de 46 à 117 milliards de dollars d’ici à 2023. De nombreux pays s’intéressent à cette technologie comme la Chine, le Japon, l’Inde, la Corée, le Brésil et l’Europe. "La meilleure des énergies est celle que l’on ne consomme pas".
  
En Europe, un grand projet est en développement, le super smart grid. Ce projet doit permettre de répondre à plusieurs problématiques comme la réduction émissions de CO2, l’amélioration de la sécurisation d’approvisionnement et de l’indépendance énergétique par le biais du renforcement de l’inter connectivité et le partage dans l’ensemble des pays européens.


source : ERDF Distribution

En France de nombreux acteurs de l’énergie participent à ce projet, ERDF, EDF, GDF-Suez et d’autres acteurs moins grands. ERDF a développé un compteur nommé « Linky » qui doit permettre de gérer à distance certains  équipements pour faciliter la gestion de la charge électrique qui transite sur les réseaux (exemple : pilotage de la charge des véhicules électriques, pilotage de la mise en marche des machines à laver). 

Avec cette technologie et toutes les informations recueillis sur le réseau électrique, la France et le reste de l'Europe pourraient utiliser uniquement des énergies propres, sures et renouvelables d'ici 2050.

Cependant il y a un problème avec ces informations transmises sur le réseau, qui est la sécurisation des données. En effet, toutes les données collectées par "Linky" rassemblent des informations précises sur notre consommation et notre mode de vie (heure de réveil, utilisation de certains appareils, etc...), ce qui relève du respect de la vie privée. La CNIL (Commission de Nationale de l'Informatique et de Liberté) est intervenue afin d'obtenir une meilleure sécurité et confidentialité des données sur le réseau.

Le renouveau de la relation banque/client


La crise financière a fait place à une profonde crise de confiance vis-à-vis des institutions financières et des banques en particulier. Les clients ont désormais des attentes fortes concernant leur droit à accéder à l’information dans le cadre d’une relation fondée sur la transparence.

Les législations françaises ont d’ailleurs évolué dans le sens de ces nouvelles attentes en exigeant notamment l’éclaircissement des conditions tarifaires.  Plus qu’une demande, les attentes des clients sont devenues des droits dans un contexte particulier.

Commercialement,  les banques ont finalement trouvé dans cette réorganisation des relations une opportunité de relancer leurs offres et leur action de communication. Ce repositionnement est finalement nécessaire et emprunt d’un enjeu important concernant la différenciation face à la concurrence et l’innovation.

TIC – Services 

Au delà de l’aspect communicationnel, les organismes bancaires doivent savoir participer à la création d’offres nouvelles dans l’objectif de marquer leur différence vis-à-vis de la concurrence, de disposer d’une image innovante, d’inscrire leurs offres dans le long terme et surtout, d’apporter des solutions adaptées aux nouvelles habitudes de consommation des clients.

Une démarche de R&D a donc été relancée par la majorité des grandes banques françaises. Cette phase elle-même a été marquée par la tendance visant à repositionner les attentes des clients au centre du processus de création et de réflexion.

Ainsi, les utilisateurs ont-ils été replacés au centre des projets grâce à la mise en place de laboratoires d’idées basés sur le crowdsourcing et le partage d’expérience, visant à répondre à des besoins particuliers au marché de niche ou à des besoins plus généraux. On assiste au lancement d’universités de recherche en ligne invitant les clients à la réflexion à l’image de l’initiative de la Commonwealth Bank qui a créé une plate-forme d’innovation basée sur le crowdsourcing  et l’implication des clients en décembre 2011.

Dématérialisation et risque de déshumanisation de la relation 

L’enjeu pour les banques est de savoir s’adapter aux nouvelles technologies à la dématérialisation des relations en évitant de déshumaniser totalement la relation client. L’objectif est avant tout de s’appuyer sur les nouvelles technologies pour faciliter l’entretien d’une relation One to One et la fidélisation.

Les nouvelles technologies sont désormais au service des clients dans les réseaux physiques et virtuels, favorisant même l’interaction entre ces deux supports de suivi de la relation. Le Crédit Agricole a mis en pratique cette expérience en créant un prototype d’agence « Vision’ère ».

La dématérialisation se poursuit, tout en gardant l’agence au cœur du dispositif, un canal qui reste au centre de la stratégie de gestion de la relation des banques. Ainsi, OCBC (pdf) a-t-elle lancé un nouveau processus d’ouverture de comptes en agence basé sur la dématérialisation des documents d’identité.

Cette évolution est un facteur de fidélisation et de rapprochement avec les clients, mais aussi un moyen d’augmenter la productivité des conseillers et d’améliorer le taux de transformation des initiatives commerciales.

Communication : l’utopie de la transparence

Au-delà des offres de "nouvelle génération", la crise de confiance a aussi participé à la mise en place d’une communication transparente et directe par les banques. Les campagnes publicitaires sont complètement centrées clients, à l’image des spots télévisés de La Banque Postale, ou de BNP Paribas avec la mise en avant des questions de ses « vrais clients » 


Au-delà de la publicité, d’autres banques déploient aussi des services "nouvelle génération" pour assurer la présentation de leur services sur des plates-formes interactives et ludiques (à l'image de la banque ASB qui présente désormais ses services grâce à un outil de visite et de présentation virtuelle).

Des initiatives plus interactives et pédagogiques sont mises en place pour présenter les produits et faciliter l’expérience client dès le plus jeune âge. En avril 2011, Umpqua Bank a par exemple lancé un programme devant aider les plus jeunes à apprendre à épargner avec le programme Learn to Earn.


Au final, les programmes pédagogiques deviennent outils de refonte de la relation client et facteur. En France, LCL a d’ailleurs lancé un vaste programme d’amélioration du service et de la relation dans le cadre du plan Centricité client 2013 inscrit dans les Engagements 2014 (pdf) prévus par le groupe Crédit Agricole.

L'utilisation des médias sociaux restent risqué pour les banques qui doivent se méfier du buzz négatif par exemple. Mais ce canal reste un nouveau moyen de communication important, notamment pour les clients qui peuvent ainsi s'exprimer directement et spontanément.

vendredi 8 juin 2012

Technologie et fraude à la carte bleue

Ce n'est pas un fait nouveau, les cartes bleues font souvent l'objet de fraudes en tout genre.Vols lors de retraits d'espèces aux distributeurs automatisés, extorsion du code ou encore capture de la carte grâce à d'habiles procédés (piratage notamment), l'observatoire de l'UFC Que Choisir? annonce près de 250 millions d'euros de fraudes en 2010*, seulement en France.
Avec l'arrivée d'Internet et des paiements en ligne, ce chiffre n'a pas diminué, bien au contraire. Les méthodes ont évolué et aujourd'hui, n'importe qui peut passer une transaction en ligne en ayant les coordonnées de la carte bleue d'un usager. Personne n'a oublié les fraudes réalisées à grande échelle sur certaines stations essence en libre service et la presse fait fréquemment le constat d'escroqueries de cet acabit (voir exemples en bas de page).

Dans ce contexte de situation bien peu maitrisée par les régulateurs, VISA jette un nouveau pavé dans la mare en développant le marché des cartes sans contact (voir article l'avènement du paiement sans contact en France). Rappelons-en rapidement le principe, il s'agit de cartes bleues ayant la faculté d'émettre un paiement -sur les terminaux le permettant- simplement en approchant sa carte de la machine à payer, et ce, sans composer de code confidentiel. Ce procédé ne peut fonctionner que pour les montants inférieurs à 20€ (et plafonnés à 80€ par mois). Pour les montants supérieurs à cette somme, la carte bleue est utilisée de façon "classique" avec code secret composé sur le terminal.
Si le procédé existe déjà depuis plusieurs années et fonctionne déjà à l'étranger, il a franchi une étape supplémentaire en étant commercialisé par les banques françaises.
Le nombre de fraudes est en constante croissance depuis plusieurs années (de l'ordre aujourd'hui de presque deux fraudes par minute, toujours selon l'UFC Que Choisir?). La problématique de la faible maitrise des avancées technologiques et de la sécurité des porteurs de carte est ainsi de nouveau relancée. Visa précise que la carte doit se situer à moins de 4 cm du terminal pour fonctionner mais oublie de préciser que cette distance est aussi fonction du récepteur. Rien n'empêche donc des ingénieurs malveillants en herbe de modifier un terminal de paiement pour qu'il puisse capter les cartes à une distance plus éloignée. De plus, certains sites Internet plus ou moins sérieux prétendent qu'il existe d'ores et déjà des algorithmes permettant de casser le cryptage des cartes afin d'accéder aux données confidentielles du porteur (voir "plus d'articles sur ce sujet" en bas de page).

Alors que nous précisions il y a quelques jours que les nouveaux moyens de paiement étaient en expansion, la question de la sécurité de cette gamme de paiements alternatifs est plus que jamais à l'ordre du jour. Il ne nous reste plus qu'à conseiller aux usagers d'être d'autant plus vigilants sur l'utilisation de leur carte.


* Étude complète sur la fraude bancaire Que Choisir?

Plus d'articles sur le sujet :
Les dangers de la carte bancaire sans code
Sécuritaires, les cartes de crédit sans contact?
Un réseau international de fraude à la carte bleue démantelé au Canada

lundi 4 juin 2012

Succès de la conférence "la France est-elle sous influences ?"

Comme nous l'annoncions précédemment, la Conférence Olivaint, prestigieuse association d'étudiants dont Sciences po est le berceau, SKEMA Business School (via son Centre Global Intelligence & Influence, GIISK) et les éditions Vuibert organisaient la semaine dernière (mercredi 30 mai 2012) une conférence sur le thème "la France est-elle sous influences" à l'occasion de la parution du nouveau livre de Claude Revel : "La France: un pays sous influences?".

David Colon, Directeur du campus Paris de Sciences po, exprima dans son mot de bienvenue son vif intérêt pour ce sujet de l'influence, qui est un des rouages-clés de la mondialisation que nous vivons.

L'objectif de cette conférence était de sensibiliser à la réflexion nécessaire sur ce thème encore peu exploré en tant que tel : dans quelle mesure les influences internationales contribuent-elles à la formation des décisions et des opinions, et cela particulièrement en France et en UE ?



Objectif réussi, si l’on en juge par la nombreuse assistance de professionnels et d’étudiants qui remplissait presque complètement le grand Amphi Chapsal et par les très nombreuses questions qui furent posées aux intervenants, qui avaient auparavant réussi à donner un éclairage rapide et percutant sur quelques aspects de la question :
Rappelons que l’influence est un aspect de l’intelligence économique, laquelle ne se comprend que dans une optique internationale. Du reste, l’animation était assurée par un (presque) diplômé SKEMA en intelligence économique, Jérôme Fabiano, membre du Bureau de la Conférence Olivaint et par une autre étudiante Olivaint, Bobelle Kashio-Lukanga.

Pour le GIISK, cet évènement était le socle de lancement d’une dynamique, qui devrait permettre d’aborder par la suite des aspects plus pointus du sujet. Sachant que l’influence ne peut se jouer utilement qu’en alliance, le GIISK pourrait devenir ce qu’on appelle aujourd'hui un «Do tank» (qui est un think tank appliqué) et conduire des réflexions opérationnelles avec des entreprises et des pouvoirs publics, et pourquoi pas, avec des partenaires étrangers.
Vous trouverez quelques liens et photos de la conférence ci-dessous. Des comptes rendus détaillés, d'autres photos et un podcast seront bientôt mis à disposition.

Salomé Berlioux, Présidente étudiante de la Conférence Olivaint et Claude Revel


David Colon, Directeur du Campus Paris de Sciences po


Claude Revel, Jean-Marie Cambacérès et Jérôme Brunel


Eric Delbecque


Jean-Marie Cambacérès, Jérôme Brunel, Alice Guilhon et Eric Delbecque


Salomé Berlioux, Jean-Marie Cambacérès, Michel Bobtcheff (Président Conférence Olivaint), Alice Guilhon et Claude Revel

Liens